France – Vieux de 50.000 ans, le bébé mammouth surnommé Khroma découvert dans le permafrost sibérien l'an dernier est en route pour la France. Il doit y être analysé et débarrassé des bactéries qu'il héberge avant d'être présenté au public.
Khroma est le plus vieux des six bébés mammouths retrouvés en Sibérie ces 200 dernières années, explique Bernard Buigues, spécialiste français mondialement réputé de ces pachydermes aujourd'hui disparus. "Nous n'avons pas réussi à le dater au carbone 14, ce qui signifie qu'il a plus de 50.000 ans : le carbone 14 devient inopérant au-delà", ajoute-t-il.
On ne sait pas si Khroma était un mâle ou une femelle. On sait en revanche qu'il est mort à l'âge de 6 ou 7 mois. C'est un chasseur qui l'a découvert en juillet 2009, dépassant du permafrost sur les berges de la rivière Khroma, environ 2.000 kilomètres au nord de Yakutsk, près de l'océan Arctique. La dépouille du jeune animal, avant d'être retrouvée, a malheureusement été partiellement dévorée par des renards, qui ont mangé la trompe et le sommet du crâne.
Bernard Buigues est un spécialiste des mammouths, réputé notamment pour avoir mis au jour les restes de Jarkov, un rare mammouth laineux adulte découvert en 1999. Il a rapidement été contacté par les scientifiques russes qui ont les premiers étudié Khroma.
Les premiers tests microbiologiques réalisés ont montré que le jeune animal était porteur de germes très anciens mais potentiellement mortels, comme le bacille du charbon (Bacillus anthracis). D'extrêmes précautions sont donc employées lors des manipulations, du transport
et des analyses.
Toujours prisonnier de la glace, Khroma est pour l'instant emprisonné dans un container isolé. Arrivé en France, il prendra tout d'abord la direction de Grenoble, vers le seul laboratoire mondial spécialisé dans le traitement par rayons gamma. Cette technique, déjà utilisée par le passé, a fait ses preuves en matière de décontamination : "Nous avons traité la momie de Ramsès II en 1977. Elle avait moins de 1.800 ans, mais était contaminée par un champignon
qui la dégradait" explique Laurent Cortella, physicien nucléaire au sein de ce labo. "Nous
n'avons encore jamais manipulé quelque chose d'aussi ancien, une telle créature ainsi
arrachéeau permafrost".
Après avoir été bombardé de rayons gamma et débarrassé de tout risque bactériologique, Khroma partira pour le Puy-en-Velay, où il sera analysé et autopsié, avant d'être présenté
au public à l'occasion d'une exposition consacrée aux mammouths et à leurs contemporains.
Asie - Les tarsiers, de petits primates peuplant le sud-est de l’Asie, ont de quoi surprendre ceux qui croisent leur chemin : ne mesurant pas plus de 18 cm et pesant à peine une centaine de grammes en général, ils possèdent d'immenses yeux brillants qui rendent leur regard difficile à oublier.
Les tarsiers ont hérité leur nom de genre (en latin, Tarsius) des os du pied, les tarses, qui chez eux sont très développés. Ils possèdent de gros yeux, occupant la moitié de la surface de leur face, une longue queue d’une vingtaine de centimètres et mesurent 15 à 18 cm, pour un poids de 80 à 160 grammes.Ce sont des animaux dotés de caractéristiques étonnantes : ils ne se déplacent qu’en sautant, étant incapables de marcher, leurs oreilles peuvent tourner dans toutes les directions et surtout, leur tête peut pivoter à 360°.
Ils sortent rarement de l’arbre qui leur sert de logement, leurs "excursions" étant généralement réservées à la recherche de leur nourriture, essentiellement constituée d’insectes. Si le tarsier est principalement insectivore, il peut occasionnellement chasser des serpents ou des oiseaux.
Il se déplace d’une branche à l’autre avec une grande agilité grâce aux "disques" de ses doigts et orteils qui lui permettent de rester accroché aux branches. Sa queue plus longue que son corps lui est aussi utile pour garder l’équilibre, en servant de balancier.